2012/01/19

Bienheureux Basile Moreau

Prédicateur et éducateur de talent, ce prêtre est le fondateur de la famille religieuse de Sainte-Croix.

Né en 1799 à Laigné-en-Belin, Basile Moreau est le neuvième d'une famille de quatorze enfants. Ses parents sont cultivateurs. Après le collège, il entre au séminaire du Mans et est ordonné prêtre en 1821, à l'âge de 22 ans. A Paris, il étudie la théologie chez les Sulpiciens puis, durant treize années, au séminaire, il enseignera successivement la philosophie, le dogme et l'Écriture sainte.
En 1835, il organise un groupe de prêtres auxiliaires pour prêcher des missions et à la demande de son évêque il assure la direction de la communauté des Frères de Saint-Joseph. Pour les services intérieurs, de la communauté et du pensionnat, il engage quelques femmes, les premières sœurs. Il propose à tous et à toutes les vœux de religion, qu'il prononcera lui même le 15 août 1840. L'association Sainte-Croix, du nom de la commune où elle est implantée, est née.

La petite congrégation connait une croissance rapide. En plus de l'esprit d'union et de collaboration mutuelle, Basile Moreau veut donner aux prêtres, frères et sœurs de Sainte-Croix, une ferme confiance en la divine Providence.

Mais en 1855 commence une douloureuse période pour le fondateur. Dissensions à l'intérieur de la congrégation, graves déboires financiers, accusations de mauvaises administrations, l'amènent à offrir sa démission de supérieur général, et il se retire, avec deux de ses sœurs, dans une petite maison à côté de l'Institution de Sainte-Croix. Sans amertume ni haine, et pardonnant à tous, il passe ses dernières années à donner des prédications dans les paroisses du Mans et des environs. Basile Moreau tombe malade en janvier 1873 et meurt vingt jours plus tard.

Reconnu vénérable par le pape Jean-Paul II le 12 avril 2003, Basile Moreau a été proclamé bienheureux le 15 septembre 2007.

Au cours du 20ème siècle, les congrégations de Sainte croix se développent considérablement. Elles sont présentes dans 14 pays dans le monde.

Congrégation de Sainte-Croix
Saint Michel de Picpus
47 Boulevard de Picpus – 12ème arr.
M° Picpus


Père Jacques Sevin

La Congrégation des causes des saints a voté mardi 10 janvier 2012 l’héroïcité des vertus du Père Jacques Sevin (1882-1951), fondateur des Scouts de France et l’un des pères du scoutisme catholique.

Réunis dans la matinée du mardi 10 janvier 2012 au Vatican, les évêques et cardinaux membres de la Congrégation des causes des saints ont reconnu l’héroïcité des vertus du P. Jacques Sevin (1882-1951). Ce jésuite français est l’un des fondateurs, en 1920, du mouvement des Scouts de France.
Validé par les membres de la Congrégation des causes des saints, le statut de « vénérable » du P. Sevin doit encore être approuvé par le pape. C’est lors de la prochaine audience qu’il accordera au cardinal Angelo Amato, préfet du dicastère, probablement fin juin 2012, que le pape autorisera alors la congrégation à publier le décret reconnaissant les « vertus héroïques » du père du scoutisme catholique français.
Les responsables de la cause introduite dans les années 1990 à Rome devront alors proposer un miracle attribué à l’intercession du P. Sevin, qui sera examiné par la Congrégation pour les causes des saints, et permettra sa béatification.

Le jésuite Jacques Sevin avait fait la connaissance en 1913 de Lord Robert Baden-Powell qui avait, dès août 1907, jeté les bases du scoutisme lors d’un camp expérimental rassemblant seulement une vingtaine de garçons.

C’est en Belgique, en 1918, que le P. Jacques Sevin fondera dans la clandestinité la première troupe scoute catholique, en s’inspirant de l’ouvrage qu’il venait d’écrire : "Le scoutisme, étude documentaire et applications". Il reviendra ensuite en France où il sera l’un des fondateurs, en 1920, du mouvement des Scouts de France, fédérant les diverses expériences de scoutisme catholique qui y existent déjà depuis 1911.
En 1944, le père Sevin est également à l’origine d’un ordre religieux dont la spiritualité plonge ses racines dans le scoutisme, les Sœurs de Sainte-Croix de Jérusalem.

Le scoutisme est une organisation mondiale et bénévole dont le but est le développement personnel des enfants et des adolescents par une éducation morale, physique, pratique et civique. Le mouvement scout compte aujourd’hui quelque 28 millions de membres répartis dans plus de 150 pays, dont près de 150 000 en France.
En France, les Scouts et guides de France (issus de la fusion, en 2004, des Scouts de France et des Guides de France, fondées en 1923) rassemblent 68 000 jeunes, ce qui en fait le principal mouvement de scoutisme. L’ensemble du scoutisme catholique en France représente environ 120 000 jeunes.

Siège des Scouts et Guides de France
65 rue de la glacière – Paris 13ème

Bienheureux Jacques Berthieu

Né à Polminhac (Cantal) en 1838, Jacques Berthieu fut prêtre au service du diocèse de Saint-Flour de 1864 à 1873, et entra au noviciat en 1873. Deux ans plus tard, il fut envoyé à Madagascar, où il se dévoua jusqu'à sa mort.

Ses vingt-et-une années d'apostolat furent entrecoupées de trois exils, à cause des lois françaises antireligieuses et des guerres coloniales. En 1896, lors d’une révolte à Ambiatibe (Madagascar), privé de la protection d'un colonel français à qui le Père avait reproché sa conduite envers les femmes indigènes, il est pris par les rebelles. Il reçoit un coup de hache sur le front et des chrétiens divorcés se vengent des reproches du père Jacques Berthieu en l'insultant et en le frappant. Sur le chemin qui le conduit au chef de l'insurrection, il tombe épuisé, ne cessant de prier pour ses bourreaux qu'il appelle « mes enfants ». Pressé de rejeter sa religion, et sur son refus, il est alors fusillé.

Jacques Berthieu, jésuite français fut béatifié par Paul VI le 17 octobre 1965, pendant le concile Vatican II. Ce premier martyr et bienheureux malgache doit être canonisé par le pape Benoit XVI prochainement. En effet, le 19 décembre 2011, le pape Benoît XVI a autorisé la promulgation du décret reconnaissant un miracle attribué à l'intercession de Jacques Berthieu.

Eglise Saint-Ignace
33 rue de Sèvres – 6ème arr.

Paul Claudel

Le jour de Noël 1886, la cathédrale Notre-Dame de Paris fut le théâtre d’un événement inattendu : la conversion de Paul Claudel (1868-1955), poète, essayiste et diplomate français, membre de l'Académie française, athée convaincu, à la foi catholique.

L’écrivain, frère cadet de la sculptrice Camille Claudel, raconte lui-même l’épisode. Au cours des vêpres, alors que la Maîtrise interprétait le Magnificat, le jeune homme de dix-huit ans fut saisi par la beauté du cantique marial : "Tel était le malheureux enfant qui, le 25 décembre 1886, se rendit à Notre-Dame de Paris pour y suivre les offices de Noël. Je commençais alors à écrire et il me semblait que dans les cérémonies catholiques, considérées avec un dilettantisme supérieur, je trouverais un excitant approprié et la matière de quelques exercices décadents. C’est dans ces dispositions que, coudoyé et bousculé par la foule, j’assistai, avec un plaisir médiocre, à la grand-messe. Puis, n’ayant rien de mieux à faire, je revins aux vêpres. Les enfants de la maîtrise en robe blanche et les élèves du Petit Séminaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet qui les assistaient, étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être le Magnificat. J’étais moi-même debout dans la foule, près du second pilier à l’entrée du chœur à droite du côté de la sacristie. Et c’est alors que se produisit l’événement qui domine toute ma vie. En un instant mon cœur fut touché et JE CRUS. Je crus, d’une telle force d’adhésion, d’un tel soulèvement de tout mon être, d’une conviction si puissante, d’une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute, que, depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d’une vie agitée, n’ont pu ébranler ma foi, ni, à vrai dire, la toucher. J’avais eu tout à coup le sentiment déchirant de l’innocence, de l’éternelle enfance de Dieu, une révélation ineffable."

A Notre-Dame, une dalle immortalise l’instant, non loin de la statue de la Vierge.

Cathédrale Notre-Dame de Paris
6 Parvis Notre-Dame - Place Jean-Paul II, 4ème arr.
M° Cité

Kateri Tekakwitha

Kateri Tekakwitha sera la première sainte autochtone d'Amérique du Nord. La date de sa canonisation n'est cependant pas encore connue.

Le Vatican a rendu un décret qui autorise la canonisation de Kateri Tekakwitha, une Autochtone d'origine mohawk qui a vécue au 17e siècle. Celle qu'on surnomme le Lys des Mohawks, morte en 1680 à l'âge de 24 ans, a été béatifiée en 1980 par Jean-Paul II.

Fille d’une mère algonquine et d’un père iroquois, Kateri Tekakwitha (Tekakwitha: "Celle qui avance en hésitant" en langue iroquoise) (1656-1680) fut baptisée et éduquée par des missionnaires français. La variole la priva à quatre ans de sa famille, et elle-même resta défigurée et handicapée des suites de l'infection. Adoptée par un parent chef d'une tribu voisine, elle affermit sa foi et fut baptisée par un missionnaire à l'âge de vingt ans. Marginalisée et menacée par sa famille, qui ne comprenait pas sa conversion, elle échappa à leur persécution et fonda à Kahnawake une communauté d'indiens chrétiens sur le Saint-Laurent (à proximité de Montréal, Canada). Là elle y mènera une vie de prière et de travail exemplaire. Elle mourut en 1680 dans cette mission jésuite.

Kateri Tekakwitha a embrassé le christianisme avec tant d’ardeur que, tout de suite après sa mort, elle a donné naissance à un culte fervent. Du moins, c’est ainsi que sa renommée a traversé les siècles.
Aujourd'hui, Kateri Tekakwitha fait l’objet d’appréciations variables chez les Autochtones. Les uns se réjouissent aujourd’hui de voir honorée une véritable sainte catholique; d’autres n’y voient que la glorification d’une Amérindienne assimilée par la religion des conquérants; d’autres enfin, se reconnaissent dans la femme autochtone qui aurait su unifier la foi au Christ et sa culture d’origine, jamais reniée.

Eglise Saint-Ignace
33 rue de Sèvres – 6ème arr.