2010/01/19

Père Corentin Cloarec

Pendant les années d'occupation, le Père Corentin Cloarec (1894-1944) est l'aumônier des "Résistants de la Place Denfert-Rochereau".

Nous sommes fin juin 1944. La Gestapo a connaissance des noms du groupe par la dénonciation d'un de ses membres, torturé.

Le 28 juin matin, deux jeunes Français de l'Abwehr se présentent au couvent mais le Père Corentin, âgé de 50 ans est absent ; ils reviennent et le portier, sans méfiance, appelle le Père et l'introduit avec les visiteurs dans un parloir. Immédiatement, ils déchargent leurs armes, blessent très grièvement au ventre le Père : il a la force de se traîner au dehors du parloir et de rentrer dans le couvent.

La police, alertée, arrive vite, mais des membres de l'Abwehr, devant l'entrée du couvent, leur font comprendre qu'ils n'ont rien à faire ici. Il est 12 h 15, deux Pères arrivent... ils découvrent le Père Corentin : un Allemand et un Français, l'arme au poing, leur donnent l'ordre de ne pas bouger mais, avec autorité, ils transportent le Père rue Sarrette, chez un médecin qui va pouvoir le soigner ; il peut encore parler : "Je leur pardonne et je meurs pour la France" ; ce sont ses dernières paroles.

Jusqu'au lundi, le corps du Père est exposé dans l'entrée, et c'est une visite ininterrompue de tout le voisinage. Pour les funérailles, le lundi 3 juillet, les Allemands ne se montrent pas et c'est quelque six mille personnes qui y assistent.

Après la Libération, la rue de la Voie-Verte deviendra la rue du Père Corentin.

Franciscains de Paris
7 rue Marie-Rose, 14ème arr.

Bienheureux Nicolas Barré


Nicolas Barré (1621-1686) est né à Amiens d'une famille assez aisée, mais son enfance est marquée par les troubles de son époque. Il fait chez les Jésuites des études brillantes et a vécu le renouveau spirituel de l’Ecole française de spiritualité. Religieux de l’ordre des Minimes fondé par saint François de Paule, il réside à Paris de 1645 à 1655, au couvent de la rue des Minimes où il enseigne la théologie.

Il connaît alors l’épreuve de la Nuit des mystiques.

En 1659, il est à Rouen où il s’engage auprès de la jeunesse défavorisée, avec quelques jeunes gens et quelques jeunes filles et fonde des communautés de religieuses, actuellement les sœurs de l’Enfant Jésus et les sœurs de la Providence. Il les veut totalement disponibles pour répondre à tout appel.

Revenu à Paris en 1675, il y poursuit le développement des petites écoles populaires et conseille saint Jean-Baptiste de la Salle « Qu’il renonce à ses biens et vive pauvre avec les maîtres d’école, pour réussir ». Il meurt à Paris le 31 mai 1686.

Nicolas Barré a été béatifié le 7 mars 1999 par Jean-Paul II.

Maison Nicolas Barré
83 Rue de Sèvres, 6ème arr.
M° Vanneau

2010/01/18

Cardinal Jean Verdier


Jean Verdier est né le 19 février 1864, à Lacroix-Barrez (Aveyron). Entré en 1889 dans la Compagnie des Prêtres de St Sulpice, professeur de philosophie et de théologie, directeur puis supérieur de séminaires (Périgueux, Lyon, séminaire des Carmes à Paris), organisateur et administrateur remarqué, M. Verdier est appelé directement à l’archevêché de Paris.

Il lance une action pastorale de grande envergure à travers l’Action Catholique et l’Œuvre des Chantiers du Cardinal (une centaine d’églises construites dans le diocèse de Paris d’alors entre 1931 et 1940).

Après la Nuit de cristal en novembre 1938, le cardinal adresse une lettre publique au cardinal Van Roey, archevêque de Malines, dans laquelle il critique certes l'assassinat, mais déplore « l'aboutissement fatal de la théorie raciale » en Allemagne : « Tout près de nous, au nom des droits de la race, des milliers et des milliers d'hommes sont traqués comme des bêtes fauves, dépouillés de leurs biens, véritables parias qui cherchent en vain au sein de la civilisation un asile et un morceau de pain. »

De nombreux voyages à l’étranger, souvent en tant que légat du pape lui permirent de transmettre les appels de celui-ci à la paix et à l’évangélisation (USA, Canada, Irlande, Argentine, Alger, Budapest, Dakar...). Le cardinal Verdier sut aussi défendre la doctrine chrétienne sans négliger les aspirations de son temps : question sociale, évolution des mœurs (mariage, natalité), débats sur les relations internationales, les notions de paix et de guerre, de patrie et de nation.

Archevêque de Paris, il conserva toujours les habitudes sulpiciennes : vie intérieure, simplicité, humilité, piété et douceur.
Le cardinal Verdier est mort le 9 avril 1940 à Paris et est inhumé à Notre Dame de Paris.

Cathédrale Notre-Dame de Paris
6 Parvis Notre-Dame - Place Jean-Paul II, 4ème arr.
M° Cité