2008/09/22

Saint Jean Bosco

Jean Bosco (1815-1888) est un fils de pauvres paysans piémontais. Adolescent, il joue à l'acrobate pour distraire sainement les garnements de son village. Devenu prêtre en 1841 à force de sacrifices, il se dévoue aux jeunes ouvriers de Turin abandonnés à eux-mêmes. Il crée pour eux un centre de loisirs, un patronage, puis un centre d'accueil, puis des ateliers. Rien de tout cela n'était planifié à l'avance, mais ce sont les besoins immenses qui le pressent. Jamais il ne refuse d'accueillir un jeune, même si la maison est petite, même si l'argent manque. Plutôt que de refuser, il multipliera les châtaignes comme son maître multipliait les pains en Palestine. Sa confiance absolue en la Providence n'est jamais déçue. Ses "enfants" seront bientôt des centaines, et tous se feraient couper en morceaux pour Don Bosco. Sa mère, Maman Marguerite, vient s'installer près de lui et jusqu'à sa mort, elle leur cuira la polenta et ravaudera leurs vêtements.

Très marqué par la spiritualité de saint François de Sales, Jean Bosco invente une éducation par la douceur, la confiance et l'amour. Pour ses garçons, il fonde l'Oratoire, l'Oeuvre, qui sera à l'origine de la congrégation des prêtres salésiens. Pour les filles, il fonde la congrégation de Marie-Auxiliatrice. Don Bosco mourra, épuisé, en butte à l'hostilité de son évêque qui ne le comprend pas, mais entouré de ses disciples.

Le Pape Pie XI a proclamé sa canonisation en 1934.
A Paris, une église lui est dédiée dans le 20ème arrondissement. Elle fut construite à partir de 1933 par l'œuvre des "Chantiers" du Cardinal Verdier.

Eglise Saint-Jean-Bosco à Paris
79, rue Alexandre Dumas, 20ème arr.

Claude Poullart des Places

Claude Poullart des Places est né à Rennes, le 26 février 1679. Son père, avocat et homme d'affaires, souhaitait pour lui un avenir dans la magistrature, mais, après des études de droit, Claude se dirigea vers le sacerdoce.
A Paris, il regroupa autour de lui un certain nombre d'étudiants ecclésiastiques, dans le but de former des prêtres pauvres pour les œuvres les plus délaissées : "Le dimanche de la Pentecôte, 27 mai 1703, Messire Claude Poullart des Places, n'étant lui-même qu'un aspirant à l'état ecclésiastique, a commencé l'établissement d'une communauté et d'un séminaire consacré au Saint Esprit, sous l'invocation de la Vierge conçue sans péché." C'est là l'origine de la Congrégation du Saint-Esprit.

Son fondateur, ordonné prêtre le 17 décembre 1707, mourut d'épuisement le 2 octobre 1709, à l'âge de 30 ans. Ses funérailles se déroulèrent dans la simplicité, en accord avec l'esprit de pauvreté qu'il avait prêché en paroles et en actes. Sa dépouille mortelle fut déposée dans une fosse commune, au cimetière de l'Eglise de Saint-Étienne.
En l'absence de tombeau, un mémorial placé dans la chapelle de la Maison Mère entretient son souvenir. L'enquête pour sa canonisation a été ouverte par le diocèse de Paris, le 1er octobre 1989.
L'année 2009 marque le troisième centenaire de la mort de Poullart des Places.

Maison Mère de la Congrégation du Saint-Esprit
30, rue Lhomond, 5ème arr.

Le collier de l'Impératrice Eugénie, d'un collier de diamants à un collier de pierre…

Le 26 janvier 1853, à l'occasion du mariage de l'Empereur Napoléon III et d'Eugénie de Montijo, Comtesse de Teba, le Conseil Municipal de Paris « vote une somme de 600 000 francs-or pour l’acquisition d’un collier de diamants » destiné à la future Impératrice Eugénie. Mais deux jours plus tard, l’Impératrice refuse le collier, souhaitant qu’avec cet argent, soit créé « un établissement d’éducation gratuite pour les jeunes filles pauvres ». La somme servira à la construction d’un bâtiment situé sur les dépendances de l'ancien marché à fourrages, rue du Faubourg Saintt Antoine, dans le 12ème arrondissement.

L’architecte Hittorff donnera aux bâtiments la forme d’un collier. Inaugurés le 28 décembre 1856, ils abritent encore aujourd’hui l’œuvre de l’Impératrice. L’établissement reçut la dénomination de « Maison Eugène Napoléon », en l’honneur du jeune Prince impérial, Louis-Eugène, né l’année de l’institution en 1856, et qui sera tué en Afrique australe par les Zoulous en 1879. Très tôt, l’œuvre est confiée aux Filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul, qui éduquent et dotent les jeunes filles pauvres et orphelines. En 1974, elle prend le statut de « Fondation Eugène Napoléon ». Les sœurs se retirent en 1976. La Fondation s’ouvre à la mixité en 1984, mais doit fermer son internat, les locaux n’étant plus aux normes, en 1994. Après douze années de combat difficile, un nouveau projet se met en place, avec l’aide de la Région, de la Mairie de Paris, des Petits Chanteurs à la Croix de Bois et de la Congrégation Notre Dame.

La fresque du chœur de la chapelle évoque l’origine de l’œuvre : L’impératrice offre symboliquement son collier à la Vierge en présence des orphelines de sa Fondation et des Sœurs de St Vincent de Paul.

Fondation Eugène Napoléon
254, rue du Faubourg Saint-Antoine , 12ème arr.
M° Nation

2008/09/05

Bienheureuse Marie de la Providence (Eugénie Smet)

Hyperactive, Eugénie épuise son entourage. De sa maison natale de Loos-Lez-Lille à la rue de la Barouillère (actuelle rue Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle), à Paris où elle meurt à 46 ans, en 1871, Eugénie Smet est partagée entre un activisme effréné et un découragement régulier. Par contre, deux certitudes intérieures : confiance absolue dans la Providence (elle prendra le nom de Marie de la Providence en devenant religieuse) et préoccupation des âmes du purgatoire. Secours des pauvres, embellissement des autels dans les églises, collecte de fonds pour les missionnaires, elle ne se réserve aucun instant pour elle. Elle regroupe autour d’elle des filles passionnées comme elle et soucieuse d’obtenir le salut des âmes du purgatoire. Pour gagner leur vie, après les prières et le soin gratuit des pauvres à domicile, elles enfilent des perles et préparent les franges des châles pour les Grands Magasins.
Sept ans après, plusieurs religieuses s’embarquent pour la Chine et fondent une communauté à Shanghai. Ainsi la « Société des auxiliatrices du purgatoire » est née, aujourd’hui composée de 800 religieuses réparties dans 25 pays. Eugénie meurt du cancer. Elle expire en murmurant « Charité, charité, charité… »

Son corps repose dans la crypte de la maison mère.

Maison mère des sœurs auxiliatrices des âmes du Purgatoire
16 rue Jean-Baptiste de La Salle, 6ème arr.

M° Vanneau

2008/09/02

Bienheureux Martyrs de Septembre 1792

Après la chute de la Monarchie le 10 août 1792, la fièvre monte à Paris. De nombreux suspects sont arrêtés : laïcs, prêtes séculiers, religieux, souvent réputés réfractaires, même si ce n’est pas le cas de tous. Environ 350 ecclésiastiques sont ainsi incarcérés, dont plus de la moitié étrangers à la capitale. Entre le 2 et le 5 septembre, des bandes armées d’hommes et de femmes envahissent les prisons parisiennes pour se livrer à l’exécution collective des détenus au couvent des Carmes, à l’abbaye de Saint-Germain, au séminaire Saint-Firmin, aux prisons de la Force, rue Saint-Antoine.

Le couvent des Carmes, avec son très vaste enclos, est le premier et le plus symbolique théâtre des tueries. Au témoignage de l’abbé Saurin, jésuite rescapé, le contraste est saisissant entre la sérénité qui règne au- dedans, parmi les ecclésiastiques prisonniers, groupés autour de trois évêques, et, au dehors, le hurlement de la foule, les canonnades, les roulements de tambour, et finalement, le 2, vers quatre heures du soir, le tocsin de Saint-Sulpice qui donne le signal aux émeutiers. La tuerie qui a commencé dans le jardin s’achève, après un simulacre de jugement, au pied du petit escalier faisant communiquer la chapelle, où les prisonniers ont d’abord reflué et se sont mutuellement donné l’absolution, et le jardin. « Je n’ai entendu se plaindre aucun de ceux que j’ai vu massacrés » écrira l’abbé de la Pannonie, blessé et rescapé de la tragédie des Carmes.

Parmi les 3 000 victimes de septembre 1792, 191 personnes mortes pour leur foi ont été béatifiées par Pie XI le 17 octobre 1926. 86 prêtres étaient membres du clergé parisien. Les quatre laïcs et de nombreux religieux béatifiés appartenaient aussi à l’Église de Paris.

La crypte de l’Église Saint Joseph des Carmes abrite de nombreux ossements retrouvés au XIXème siècle. Plusieurs autres souvenirs du massacre sont répartis dans le séminaire : le perron où a eu lieu une partie des exécutions, une salle où le mur garde la trace des baïonnettes ensanglantées. Et quelques lieux où des prisonniers ont pu se cacher.

Eglise Saint-Joseph-des-Carmes
74, rue de Vaugirard, 6ème arr.
M° Rennes